« Le Sprachbund mésoaméricain : instanciation spatiale d’un concept opératoire » (2014)
à paraître dans Faits de Langues (67 213 caractères, 10734 mots) - sous presse.
A la différence de la linguistique génétique, qui établit les parentés et la classification des langues, la linguistique aréale s’intéresse aux convergences et aux affinités entre langues génétiquement différentes mais typologiquement semblables, en contact dans une aire culturelle. La Mésoamérique est considérée en termes de linguistique aréale comme l’une de ces unions de langues les plus solides, encore plus probante que le célèbre « Sprachbund balkanique » ou Union Linguistique balkanique (cf. Sandfeld 1930), à partir d’un concept proposé par Jernej Kopitar en 1829. Cette convergence aréale massive de plus d’une centaine de langues réparties entre une dizaine de groupes linguistiques (totonac, uto-aztécan, otomangue, maya, mixe-zoque…) et d’isolats (ombeayiüts ou huave, tequistlatec / huamelultec ou chontal de Oaxaca, purepecha ou tarasque, cuitlatec et xinca) génétiquement différents serait due au contact interculturel sur une longue durée.