MamP project (2009-2014)
IUF projet MamP (Meso-american morphoPhonology) ou MPMA (MorphoPhonologie Mésoaméricaine) 2009-2014 en dialectologie, sociolinguistique et typologie linguistique mésoaméricaine
Objectives and goals
The Meso-American (morpho)Phonology project (MAmP, 2009-14) covered five areas in descriptive and theoretical linguistics :
i) the fabric of linguistic diversity,
ii) linguistic typology,
iii) endangered languages,
iv) modeling phonology and grammar vs. empirical approaches,
v) how to make linguistic data from past and current literature on Mesoamerican languages available in databases for the sake of interdisciplinary research.
A strong emphasis was given to the geolinguistic mapping of data. The MAmP project for the 2009-2014 IUF fellowship addressed these issues through the scrutiny of Amerindian languages spoken mainly in Mexico and Guatemala: two linguistic stocks and one isolate (Mayan, Otomanguean languages, and Huave/Ombeayiüts). It aimed at four strategic goals: i) tabular data mapping, ii) revisiting Otomanguean phonology and morphology from a cross-linguistic standpoint, iii) analysis of chain shifts (vowel, consonant and syllable shifts) as clues to city-dialect competition in ancient and modern Mesoamerica, iv) linguistic documentation of endangered languages (first hand, through fieldwork, and second hand, through the vast literature available in tabular form converted into databases). Declarative Phonology and Paradigm Function Grammar were the main reference models applied to Mesoamerican morphophonemics, in particular to Otomanguean and Ombeayiüts. Workshops with native communities and bilingual schools, scholars from various fields of research dedicated to Mesoamerindian languages, history, geography and culture, were planned in Oaxaca, Chiapas, Guatemala, and Europe.
See pdf file “final report”, below
Principaux participants : Gilles Polian (Ciesas Sureste, Mexique), Alain Kihm (CNRS-Paris 7), Enrique Palancar (Surrey Morphology Group & CNRS-SeDyl, Cédric Gendrot (UMR7018), Maurizio Gnerre & Flavia Cuturi (Université de Naples L’Orientale), Vittorio dell’Aquila (Université de Vaasa & CELE), Antonia Colazo-Simon (UMR7018), Antonella Gaillard-Corvaglia (UMR 7018), Julie Gragnic-McCabe (UMR7018), Karla Avilés Janiré González (Ciesas, D.F.), ENBIO (Escuela Normal Bilingüe e Intercultural de Oaxaca, Mx), Bulmaro Vazquez Romero (Red EIBI, Oaxaca, Mx), Fabio Pettirino (chercheur indépendant), Daniele Damasio (idem), Carlo Zoli (Smallcodes, Italie).
Le projet retenu en octobre 2009 par l’Institut Universitaire de France (IUF) sous le titre de MorphoPhonologie Mésoaméricaine (MPMA) a pour objets :
1) Les mécanismes de la diversité linguistique
2) La typologie linguistique
3) Les langues en danger
4) La modélisation et sa relation dialectique avec les données empiriques de première et de seconde main,
5) Le traitement et l’élaboration de données anciennes et nouvelles susceptibles d’apporter des éléments de connaissance fiables, d’ordre linguistiques, pour les recherches interdisciplinaires en cours sur l’un des plus anciens foyers de civilisation du « Nouveau Monde » : la Mésoamérique (centre-nord de l’Amérique Centrale).
Le projet MPMA retenu par l’IUF pour la période 2009-2014 traite de la diversité des langues, de la typologie linguistique et des langues en danger en Amérique Centrale, à travers l’étude de deux groupes linguistiques (Maya et Otomangue) et un isolat (l’ombeayiüts ou huave), et se déploie sur quatre axes :
1) cartographie et représentations géolinguistiques ; création de bases de données, à partir de matériaux actuellement disponibles principalement sous forme de tableaux comparatifs,
2) révision et modélisation des catégories phonologiques et morphologiques des langues otomangues et de l’ombeayiüts,
3) changements et alternances structurales en séries dans le réseau des villes de la Mésoamérique ancienne et moderne,
4) documentation de langues en danger.
La géométrie des traits (Clements, Hume), la phonologie déclarative (Angoujard) et la morphologie réalisationnelle (Stump) fournissent les principaux modèles pour l’analyse et la formalisation des données. Le projet inclut une forte composante de recherche-action afin d’appuyer la formation en linguistique mésoaméricaine et l’éducation bilingue, auprès des communautés et des linguistes indigènes, et de nombreux stages de formation et ateliers d’écriture en histoire et géographie mésoaméricaine sont organisés en Amérique centrale (à ce jour, plus de 30 ateliers d’écriture et stages ont été réalisés depuis l’été 2010, dont 20 par Jean Léo Léonard), relayés par des journées d’études et colloques en Europe et dans des universités centre-américaines.
Le projet étant désormais dans sa quatrième année, il est d’ores et déjà possible d’esquisser un bilan : outre l’importante production d’articles, de chapitres d’ouvrages, de bases de données, le grand nombre d’ateliers et stages participatifs avec les populations locales, les universités populaires, les 8 colloques et journées d’études internationales organisés en France entre 2011 et 2013, le projet MAmP a d’ores et déjà confirmé les prémisses suivantes, à l’origine du projet, qui revêtent une grande importance pour la documentation des langues en danger et l’association de la typologie linguistique, de la dialectologie sociale et de la linguistique formelle :
1) Les ressources en données phonologiques méso-américaines accumulées depuis un siècle sont en effet suffisantes pour créer des atlas linguistiques et des bases de données de synthèse.
2) Leur stratigraphie et leur diversité, en fonction des cadres théoriques et descriptifs (structuralisme, tagmémique, phonolgie cyclique ou règles ordonnées & SPE, etc.), permet de détecter des différences notables de modélisation descriptive, qui ont des conséquences considérables sur les diagnostics typologiques.
3) La complexité quasi légendaire de langues comme les langues otomangues (notamment le mazatec, l’amuzgo, le chinantec, nombre de dialectes zapotecs) est un épiphénomène causé par cette stratigraphie. Des modèles récents comme la phonologie des contraintes (mouture déclarative) ou la morphologie réalisationnelle, permettent d’envisager une interprétation des systèmes en termes de simplexité.
4) Du point de vue interdisciplinaire, la mise en cartographie géolinguistique des données de langues méso-américaines permet de revisiter de nombreux concepts de la linguistique méso-américaine, aussi bien en phonologie qu’en sociolinguistique : les « town dialects », les corrélations entre aires archéologiques et aires dialectales, mais aussi la notion de Sprachbund méso-américain (Kaufman, Campbell & Thomas Smith-Stark) sont autant de construits à remettre en cause. Cette critique des construits à l’aide des modèles et des faits permet d’ouvrir d’autres horizons à la recherche interdisciplinaire : des aires d’interdépendance polycentriques plutôt que des « town dialects », une série de micro-aires de convergences structurales associant les langues par paires plutôt que de vastes confédérations ou « unions de langues », etc. sont autant de perspectives pour les recherches futures.
5) La stratégie qui consiste à doter certaines langues à plus forte vitalité et masse critique sur le plan démographique pour ensuite en faire profiter des langues proches s’avère fructueuse – c’est ce que l’équipe MAmP a entrepris pour les langues popolocanes. De même, l’organisation d’ateliers d’écriture pédagogique, de stages de formation sur les grammaires et les systèmes phonologiques, les congrès ou forums d’éducation populaire s’avèrent bien plus mobilisateurs et utiles que l’on aurait pu croire : trois ans de missions dans le bassin du Papaloapam, autour de la zone mazatèque a pour effet de changer la donne de l’aménagement linguistique local, en renforçant les organisations locales d’instituteurs et de promoteurs culturels, et en favorisant l’échange et le brassage d’idées, d’information et de matériaux pour l’éducation bilingue et interculturelle.
Il devrait être prêt et solidement nourri en données à partir de novembre 2014. Les bases de données mentionnées ci-dessous y seront accessibles en intranet pour les chercheurs, plus spécifiquement. "