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Dialectes décisifs, langues prototypiques (2013)

sous la direction de Franck Alvarez-Pereyre, Sylvie Archaimbault et Jean Léo Léonard. Numéro de la revue Histoire Espistémologie, Langage, Paris 3 & Paris 7, 192 pages, introduction, pp. 5-11

Le présent dossier thématique fait suite à un colloque qui a réuni, du 29 février au 2 mars 2012, une vingtaine de linguistes d’horizons différents. seule une partie des contributions est ici reprise. un complément plus large sera publié sous forme électronique. Durant ces trois journées, trois axes de travail étaient proposés : l’un touchait à la géographie linguistique, un second concernait une ou des langue(s) considérée(s) dans le cadre de la typologie des langues, le troisième touchait aux relations entre langue et modélisation linguistique. croisant ces axes, et selon une initiative de Jean-léo léonard, le fond des débats visait à tester la pertinence des deux expressions de « langues prototypiques » et de « dialectes décisifs ». Dans ce contexte, ces deux qualificatifs s’entendent de fait pour signifier l’exemplarité ou la singularité : exemplarité par rapport à, ou au sein de ; singularité par rapport à. il est clair d’emblée que ces deux entendus ne se recouvrent pas ici. l’exemplarité autant que la singularité sont référées ou bien aux propriétés typologiques des langues, ou bien à un groupe, ou à une famille de langues ou de dialectes.

Constatons que, jusqu’à un certain point, « décisif » et « prototypique » se chevauchent quant aux significations induites ou contenues dans les usages qu’en font les auteurs. alors même qu’ils servent à dire deux choses différentes aussi bien l’un que l’autre : ou l’exemplarité (et l’appartenance, ou encore le rapprochement avec un élément central), ou la singularité (la différence relative). en plaçant ces qualificatifs au centre de la réflexion, les organisateurs souhaitaient aussi questionner la définition même des critères qui président à l’identification des langues. la question centrale était de savoir en quoi certaines langues ou ensembles de langues, de statuts très disparates (langue ou dialecte), pouvaient avoir eu une incidence exemplaire ou particulièrement forte sur le devenir de la linguistique. on mentionne souvent la prégnance du modèle descriptif gréco-latin en grammaire, mais la linguistique moderne ne s’est-elle pas précisément ingéniée à le dépasser à travers la multiplicité des langues et des approches, à l’épreuve de la diversité typologique des langues du monde ?