« La notion de ‘slave commun’ dans Meillet & Vaillant 1934. Enjeux épistémologiques et ‘collatéralistes’ dans le domaine slave » (2010)
Colloque international du LESCLaP (Université d’Amiens) Des langues collatérales en domaine slave, Saint-Valéry-sur-Somme 29-30 mars 2010. (Texte remis au comité éditorial)
Le slave commun et les langues slaves présentent plusieurs caractéristiques particulières dans l’ensemble indo-européen, en tant qu’objets de recherche philologique et comparatiste : d’une part, on suppose que l’éclatement du « slave commun » est relativement récent, d’autre part, aussi bien le slave commun que les langues slaves qui en sont issues bénéficient d’un corpus d’attestations abondant remontant à la transition entre haut et bas Moyen Âge – le vieux slave et le slavon liturgique. Leur diversification et leur documentation philologique rappellent donc la situation des langues romanes, à quelques décalages près. Les construits comparatistes ou les « ancêtres » des langues slaves modernes que désignent les notions de protoslave, slave commun, vieux slave et slavon (cf. Izotov 2001 pour une description synthétique des deux derniers termes) revêtent une position stratégique aussi bien dans cette perspective comparatiste que du point de vue « collatéraliste ». Nous proposerons à ce titre une relecture de l’ouvrage d’Antoine Meillet et André Vaillant Le slave commun (1934), afin de tenter de cerner pourquoi et comment cette notion de « slave commun » est conçue en fonction de prémisses relatives à la méthode comparative, mais aussi, en termes d’ontogenèse, en tant que matrice des relations de collatéralité structurale des langues slaves modernes.