« Elaboration et aménagement linguistiques des langues d’oïl en France » (2009)
en collaboration avec Ksenija Djordjevic. Actes du 1er Congrès de Linguistique Appliquée, Université de Novi Sad (Serbie), 30/10-01/11 2009, pp. 55-70.
Les langues d’oïl constituent un cas du plus haut intérêt pour le paradigme de ce que l’on pourrait appeler le multilinguisme de par en bas. Non seulement des outils juridiques écartaient à l’origine de tels objets d’aménagement linguistique en tant que « dialectes », mais ces langues, en situation de continuum structural avec le français, ont longtemps été surinvesties sur le plan d’une identité localiste de terroir et sous-investies en termes de construction identitaire fonctionnelle dans son acception moderne. L’émergence durant les dernières décennies de différents mouvements « de défense et de promotion » des langues d’oïl a fait apparaître un projet politique de reconnaissance de ces langues en tant que vecteur de modernité et de créativité littéraire et culturelle, dans un esprit pluraliste quoique parfois parcouru de divisions au sein des identités historiques.