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« De Saransk à Petrozavodsk. Propositions exploratoires pour la documentation linguistique de langues finno-ougriennes de la Fédération de Russie » (2013)

Avec Ksenija Djordjević. Séminaire international MSHA // PICS n° 11-26-17001 a(fr) (RGNF / RUDN, Russie) // UMR 5478 IKER // FRE 3392 EEE, Langue, marge territoriale et besoin linguistique : approche comparée entre Carélie et Pays basque, dirigé par Alain Viaut (CNRS, Iker) ; publication en russe 2013 : « От Саранска до Петрозаводска : O возможных путях документации финно-угорских языков Российской Федерации », in Психологические исследования, Moscou.

En 2003 et 2004, les auteurs de la présente contribution se sont rendus en République de Mordovie afin de réaliser des enquêtes de terrain sur les variétés dialectales d’erzya et de mokša contemporaines, en partenariat avec l’Université d’Etat de Saransk, puis avec l’Institut des Humanités. Pour ces deux chercheurs occidentaux, cette première rencontre a été l’occasion de connaître les importantes ressources de la recherche en linguistique mordve dans cette république finno-ougrienne de la Fédération de Russie. Outre des enquêtes de terrain sur les variétés vernaculaires erzya et mokša, à l’aide des deux questionnaires, phonologique et morphosyntaxique, ils ont pu consulter de nombreux ouvrages et études, ainsi que des documents inédits, entreposés dans les archives et les bibliothèques universitaires. Les enquêtes de terrain dans les villages leur ont permis également d’observer les conditions de l’aménagement linguistique des langues mordves, plus d’une décennie après la dissolution de l’URSS. Il a résulté de ces deux séjours en Mordovie un ensemble de publications en français présentant les langues mordves et leur contexte sociolinguistique, à l’intention du public francophone. Dix ans plus tard, les deux chercheurs proposent de se rendre cette fois en République de Carélie, avec un objectif plus restreint : prendre connaissance des ressources documentaires existantes sur le vepse, et renouer avec les enquêtes de terrain, cette fois-ci également de deux types : sociolinguistique d’une part, sur la base d’un questionnaire centré sur l’aménagement linguistique « de par en bas », linguistique d’autre part, centré sur l’oral spontané dans la langue vepse, afin de tester la compétence bilingue des locuteurs. L’objectif sera de contribuer au projet Le besoin linguistique dans les marges linguistiques, en tirant les enseignements de l’expérience précédente, en Mordovie, qui avait montré combien la recherche russe sur les langues minoritaires est riche et diversifiée, tant sur le plan empirique (matériaux publiés et inédits) que méthodologique et théorique. Il y a donc dans ce projet une forte composante de valorisation de la recherche universitaire russe, ainsi qu’une dynamique de transfert bilatéral de connaissances. Il semble par ailleurs qu’en République de Carélie, sans doute davantage qu’en République de Mordovie, la recherche universitaire remplit une fonction d’aménagement linguistique « à mi-palier », en relais ou en interaction constante avec les associations et les organisations de développement culturel « de par en bas ». C’est donc sur la base de cette hypothèse de la synergie entre recherche fondamentale et appliquée, au bénéfice d’une langue minoritaire fennique considérée comme en danger, que les deux auteurs esquisseront leur projet de séjours scientifiques à Petrozavodsk et dans l’aire vepse. Nous allons donc, dans ce qui suit, commencer par présenter la démarche et les résultats de notre première expérience de terrain en Russie, dans le domaine mordve, afin de montrer comment nous comptons assurer à la fois une transition et une continuation d’un terrain à l’autre, à dix ans d’écart.