english french
Contact

MamP 2009-2014 > Modeling and Diasystems > conferences, communications in symposia and seminars (not published) > « De la réalité psyc...

« De la réalité psychologique des morphèmes et modèles de complexité/simplexité morphologique en mazatec » (in preparation)

(popolocan, otomangue oriental - analyse et ré-analyse Fonction-Forme) Université de Bordeaux, 3, 3 avril 2014, séminaire de recherche, ERSS-CLLE.

Le mazatec, langue popolocane (Otomangue oriental) du sud-est du Mexique (environ 220 000 locuteurs), est souvent considéré, avec d’autres langues otomangues comme le chinantec ou le tlapanec et l’amuzgo, comme faisant partie des langues les plus complexes au monde. La richesse des attaques (Pike & Pike, 1947) ou le modèle plus récent qui analyse la complexité syllabique du mazatec en termes de corrélation de qualité de voix modale, craquée et soufflée (Golston & Kehrein, 1998), le système tonal à quatre tons ponctuels et six tons de contour (K. Pike, 1948 ; E. Pike, 1967), le haut degré d’intrication des classes flexionnelles verbales – certaines dites « conflatives », c’est-à-dire faisant jouer la supplétion pour toutes les autres personnes d’accord sujet que 3 et 1 Sg (Jamieson, 1982) – sont autant de propriétés qui expliquent cette réputation de parangon de la complexité structurale, dont le mazatec fait l’objet. Non seulement ces propriétés ont contribué à faire avancer les théories linguistiques (théorie de la syllabe, modélisations des systèmes de classes flexionnelles), mais elles exigent l’alliance de plusieurs modèles ou de plusieurs théories – complexité algorithmique (cf. O’Sullivan, 2004) – afin de gagner en transparence. Nous traiterons ainsi, de manière cumulative, plusieurs modèles descriptifs appliqués au mazatec depuis 1947 – date du premier article célèbres qui rendit les propriétés typologiques de cette langue (Pike & Pike, 1947). Nous utiliserons les modélisations de Jamieson, de Pike, de Bull et de Golston & Kehrein comme autant de boîtes à outils enchâssées, pour parvenir à une modélisation tenant compte d’un point de vue jusqu’ici ignoré : les représentations des locuteurs – la réalité psychologique des phonèmes, des morphèmes et des paradigmes. Le modèle PFM (Paradigm Function Morphology, cf. Stump, 2001 et, plus précisément, pour une application au mazatec, v. Léonard, 2014 ; Léonard & Kihm, 2010, 2014) nous servira de cadre d’analyse déclaratif pour articuler l’interface entre le modèle du locuteur et le modèle du linguiste.