« Logique d’élucidation, refondation épistémologique et empirisme critique : pour une linguistique impliquée » (2007)
in Pierozak, I. & Eloy, JM. (éds.) 2009. Intervenir : appliquer, s’impliquer ?, Actes du colloque RFS (Réseau Français de Sociolinguistique) 2007, Amiens, pp. 55-62.
La logique d’élucidation consiste à ne pas se contenter de simples doutes sur le caractère piégé d’un contexte d’intervention, mais à en élucider les enjeux . Ainsi, l’aménagement des langues minoritaires ne fait pas nécessairement le jeu du Néolibéralisme, et le paradigme des « langues en danger » n’est pas un sacerdoce « politiquement correct » : c’est une école d’éthique et de rigueur , qui interpelle le linguiste sur sa raison d’être et ses raisons de faire. La refondation épistémologique implique une réflexion sur le rôle des formalismes, des modèles et les degrés de connexion avec les sciences sociales. Quitte à explorer des concepts comme la complexité ou le chaos , le linguiste ne doit pas oublier que des sciences comme la physique et l’astrophysique ont abouti à des avancées épistémologiques sur ces deux notions avec d’autres outils – notamment formels – que de simples intuitions déconstructives. L’empirisme critique se résume à un souci constant de garantir la qualité, la falsifiabilité et la validation des données. Dans ce sens, il a un rôle important à jouer face au risque de réification des langues dans d’immenses bases de données élaborées dans une logique à dominante cumulative.
